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Balayons la scène et ses coulisses

Programmatique ?


"  parce qu’il y en a marre de cette vie de merde "  GJ de Commercy

"parce que la fin du mois est la fin du monde"  GJ de Moyeuvre

 " par ce que la colère est toujours là "      GJ Saint-Nazaire

Cela nous a apporté de la solidarité "   GJ Toulouse


   Il est frappant de constater que les sentiments de fraternité exprimés par les Gilets Jaunes, ainsi que cette découverte enivrante d’une juste lutte, sont pour ainsi dire l’écho de ceux éprouvés par les grévistes de 1936, bien que ce mouvement fût initialement critiqué par des hiérarchies syndicales, hormis "Solidaires".  .

   Dans cette manifestation, seul le respect de cet « autre qui n’est pas moi » permet le conflit entre les idéaux, le pluralisme des opinions et des croyances.   

   En effet, bien que chacune ou chacun porte sa propre représentation du "monde", nous vivons nos singularités dans une « nature commune », sans distinction d'origine, de croyance, de sensibilité politique ou de couleur de peau. Mais, en tant qu’individu,  chacune ou chacun est constitué socialement par des rapports de complémentarité mutuelle et de dépendance réciproques. D'où une immense responsabilité : ma liberté commence là où commence celle de l' autre.

          Pareille diversité peut se révéler féconde, mais elle risque aussi d’induire d’insolubles conflits ; elle peut enrichir l’espace commun ou le pousser à une désagrégation suicidaire

   C’est ainsi que les sociétés sont amenées à trancher principalement entre deux options : 

- soit développer le sens de l’entraide et de la coopération, c'est-à-dire donner, recevoir, rendre.
- soit généraliser cet esprit égoïste et borné qui condamne à la haine et à la rancœur propres à une compétition généralisée et sans scrupules.

    À en croire l’idéologie marchande, qui se préoccupe exclusivement du prix de ses produits et n’a que faire de celui de la vie, pour laquelle l’accumulation de plus-values est prioritaire sur la survie de l’espèce, il n’y pas d’alternative. Et c’est la raison d’être des médias que d’asséner à l’envi que les lois concurrentielles du marché sont inéluctables et plus naturelles que la nature elle-même, alors même que leur progrès technocratique nous mène droit dans le mur.

     En promouvant la guerre de chacun contre tous, le capitalisme impose au monde entier sa pseudo-logique sacrificielle, son accablante vacuité et une misère tous azimuts. Il ne paie qu’en monnaie de singe les malheureux qu’il emploie à ses basses œuvres. Il ne prospère que sur une détresse profonde que seule enchante, chez les plus favorisés, une consommation effrénée de barbituriques et d’autres adjuvants. Les thuriféraires du monde merveilleux du Spectacle peuvent toujours chanter les joies crétinisantes et démocratiques qui nous sont infusées, si certaines existences prolifèrent abstraitement au CAC 40, au final, toutes débouchent concrètement dans l’égout terminal qui nous environne.

      Pourtant, les exigences de l’économie barbouillée aux couleurs du capitalisme ne sont pas des valeurs transcendantes. Loin de répondre à une impitoyable fatalité, elles sont simplement historiques : elles ne sont pas plus anciennes que le capitalisme lui-même. Il y a eu d’autres façons d’exister, et il y en aura d’autres, pour peu que l’autodestruction programmée laisse un peu de temps au temps...

   Prioritairement, il importe de se débarrasser de l’idée frelatée selon laquelle nous vivrions politiquement en démocratie, soit dans un type d’organisation assurant dans les faits la souveraineté populaire. C’est là une farce insoutenable dont nulle personne sensée ne devrait se satisfaire.

    Sarkozy l'Américain et la gauche Hollandaise ont clairement montré ce qu’il en est en réalité, à la suite du rejet du projet de traité constitutionnel européen, le 29 mai 2005. Si, dans notre république monarchique, le recours au référendum est exceptionnel, d'un point de vue constitutionnel, cette consultation populaire est une forme supérieure de la loi. Son résultat devrait donc être irrévocable. Pourtant, l'oligarchie est aisément parvenu à contourner le vote du peuple, avec la forfaiture du Conseil constitutionnel [1] : il a suffi de convoquer les deux Assemblées à Versailles pour leur faire adopter ce néfaste projet sous son véritable nom : le traité de Lisbonne.  

   Cette connivence se vérifie également au niveau d'une Commission européenne anonyme, non élue, infusée par divers émissaires de la finance internationale et spécialisée dans la promotion du travail pauvre, la pratique de l'exclusion et la casse sociale.

    Il est enfin temps de libérer de la mainmise du pouvoir politique le service public de la justice qui maltraite, en outre, les justiciables et les professionnels qui y concourent.

     Le régime qui domine la planète en général, et la France en particulier avec l'insignifiant Macron, est banalement ploutocratique : le pouvoir de l'argent est assuré par une oligarchie élitiste, parasite et stipendiée.

    Partout les esclaves gouvernementaux qui s’agitent sur le devant de la scène récitent le discours des vrais maîtres qui jouent en coulisses avec nos vies. Nulle part les gens de peu et les gens de de bien n’ont réellement accès aux centres de décision. La démocratie est un vain mot.

    Place au peuple et à une Assemblée constituante réformant le Code électoral pour une reconnaissance « entière » du vote blanc, prenant en compte les doléances « réelles » et la volonté du peuple. Mais par-dessus tout, s’impose la nécessité de mesures concrètes. Le peuple a bien d’autres soucis qu’une Constituante pour vivre et survivre quand "la fin du mois est le fin du monde".


[1] Cette loi organique, dite hypocritement « loi de « modernisation de l’élection présidentielle », ne visait qu’à bâillonner la vie démocratique et le débat public, sauf celui des partis. Pour l’ancien premier ministre CAZENEUVE, l’organisation de l’élection présidentielle de 2012 avait été « très défavorable à toutes les organisations politiques du système, en réduisant le temps de parole, le temps du débat, l'expression démocratique » (sic). Haro donc sur le candidat sans parti politique. Pour ce simple citoyen, dont les seuls revenus sont ceux du travail, l’ancien ministre de la justice URVOAS avait livré une sentence sans appel : « il ne me paraît pas anormal qu'il n'ait pas exactement le même traitement ».  

En confirmant cette « modernisation des règles applicables à l’élection présidentielle », le Conseil consitutionnel, pseudoe comité des « sages », a cautionné une mascarade électorale : 

 - rendre publiques les 500 signatures d’ élus que doit obtenir un candidat, c’est soumettre le pluralisme démocratique à l’autorisation des partis politiques . A quand la suppression de l’isoloir ?

 - changer l’égalité du temps de parole par un principe d’équité, c’est reconnaître avec Coluche que si "les hommes naissent libres et égaux", certains le sont plus que d'autres » par le fric et la notoriété politique.. A quand le remplacement du vote par le sondage ?

   Pour la Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen, "il est plus que temps de changer la composition d’une Cour aussi marquée par les contingences politiques."

Propositions du Peuple Président

       En résumé, sur proposition de Daniel Adam-Salamon

    La base revendicative de 2019 des Gilets Jaunes impose un SMIC à 1800 euros, aucune retraite en dessous de 1000 euros et pas de minima social inférieur à 750 euros.

    Conscience de la nature, l’être humain est notre priorité. Aussi, « Le Peuple Président » propose  des mesures à prendre immédiatement et simultanément :

 A - financement d’un « bol d’air frais » afin de répondre à l'urgence des situations particulières, ainsi que celles de la santé (retrait immédiat du plan Notat-Ségur avant nationalisation) et de l’éducation (conçue actuellement du seul point de vue utilitariste). Celui concernant la transition écologique le sera hors dette :

1 - Suspendre le paiement de la dette par un moratoire, dans l’attente d’un Audit (à participation citoyenne) qui nous définira par exemple qu’elle en est la part illégitime.

2 - Instaurer un contrôle de la circulation des capitaux pour éviter leur fuite, en se prévalant de l’exception prévue par l’article 65 alinéa 1, b du chapitre 4 du Titre IV du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne.

3 – Lutter contre l’évasion et la fraude fiscale dont le montant « se situerait entre 80 et 100 milliards d’euros » pour le syndicat Solidaires-Finances publiques.


4 – Rétablir l’impôt sur la fortune.


B - briser la pensée unique :


1 – par une loi sur la presse : le droit d'être informé suppose celui des journalistes de pouvoir informer.  Création d'un service public des médias, dont le contrôle sera assuré par un Conseil National Indépendant. 


2 –  en réformant le Conseil d’État.


3 - concernant les conseillers ministériels,  la compétence des associations citoyennes sera prioritairement recherchée. Les femmes et les hommes qui les animent bénévolement sont des activistes de la solidarité. Ils seront protégés par un statut d’élu associatif.


C - changer de constitution par la reconnaissance du vote blanc, acte positif pouvant remettre en cause une élection, et seule mesure pouvant donner au RIC une efficacité réelle.


    Toutefois, ne nous leurrons pas. Tout processus de changement imposé aboutit à un échec. Si les temps sont aussi maudits que les réponses qu’ils suscitent sont dérisoires, la perspective d’un autre monde ne saurait s’accommoder d’une vision strictement programmatique.